Grand ouf de soulagement pour les usagers marocains ! Après de longs mois de blocage et une grogne restée sans réponse, les communications gratuites sur Internet, dites VoIP, sont à nouveau opérationnelles au Maroc.
Selon Médias 24, citant "une source sûre" et proche du dossier, ce déblocage est désormais définitif et concerne l'ensemble du territoire. Le gendarme des télécommunications, l'ANRT, souligne par ailleurs que les différents opérateurs ont été autorisés à rétablir l'ensemble des services et applications de communications sur IP, sur les réseaux fixes et mobiles.
Rappel de l'historique
Début janvier: Les utilisateurs marocains découvrent avec stupéfaction que les applications de VoIP sont bloquées sur 3G et 4G, sans qu'aucune communication officielle ne vienne confirmer ce blocage.
6 janvier: Le blocage suscite de vives réactions sur les réseaux sociaux. Dans le viseur des internautes: les trois opérateurs téléphoniques du royaume, Maroc Télécom, Méditel et Inwi, soupçonnés d'être à l'origine de ce blocage. A ce stade, si les appels via Wifi marchent par intermittence, ils échouent automatiquement lorsque le smartphone est connecté au réseau mobile.
7 janvier: L’ANRT, le gendarme des télécoms, communique enfin sur ce blocage que le régulateur assume, justifiant cette décision par le fait que "l'acheminement de tout trafic téléphonique à destination du client final ne peut être assuré que par des exploitants de réseaux publics de télécommunications. (...) Les dispositions réglementaires régissant la fourniture des services de téléphonie (VoIP ou autres) sont claires et lesdits services ne peuvent être fournis que par les exploitants détenteurs de licences de télécommunications".
26 février: Après la 3G et la 4G, place au Wifi. Les applications qui utilisent cette technologie ne marchent plus lorsque les appels sont passés via une connexion Wifi. Une décision qui en soit n'est pas une surprise puisque ce blocage avait été annoncé par le gendarme des télécoms.
28 février: Les internautes lancent une offensive contre les opérateurs téléphoniques qui perdent des milliers de "likes" sur Facebook. Sans résultat puisque le blocage est maintenu.
Début mars: Un homme originaire d'Oujda dépose une requête contre le chef du gouvernement Abdelilah Benkirane, également président du conseil d'administration de l'ANRT. Objectif: demander au "gendarme" des télécoms d'annuler sa décision de bloquer les appels VoIP (voix sur IP) passés sur WhatsApp, Skype ou Messenger via la 3G, 4G et désormais l'ADSL et le Wifi. La légalité du blocage est également remis en cause.
Début juin: Un décret publié au Bulletin officiel vient entériner le blocage. Portant sur "les procédures à suivre concernant les litiges, les pratiques anticoncurrentielles et les opérations de concentration économique", ce décret vient, en réalité, tailler au blocage un cadre juridique sur mesure.
Mi octobre: Une rumeur selon laquelle la VoIP serait débloquée pour la COP22 qui se tient à Marrakech du 7 au 18 novembre, puis bloquée à nouveau après la COP, fait le tour des réseaux sociaux et suscite la colère des internautes.
Fin octobre: Le patron de l'ANRT Azzeddine El Mountassir Billah est limogé sans ménagement, et remplacé dans la foulée par un nouveau directeur général par intérim. Cette décision avait-elle pour objectif de baliser le terrain au déblocage de la VoIP? Rien ne permet de l'affirmer aujourd'hui.
4 novembre: Près d'un an après le blocage de la VoIP (voix sur IP) au Maroc, les appels via Internet sont enfin rétablis. Dans un communiqué, l'ANRT indique que "les opérateurs de télécommunications ont été autorisés à procéder au rétablissement de tous les services et applications de téléphonie sur IP (VoIP) sur l’ensemble de leurs réseaux fixes et mobiles".