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Economie : 600 ingénieurs et des milliers de hauts cadres marocains quittent le pays pour des horizo

Parmi les 8.000 hauts cadres marocains formés dans les secteurs public et privé du royaume et quittant chaque année le pays, on trouve des centaines d'ingénieurs. Leur nombre équivaut à celui des diplômés annuels des quatre écoles d'ingénieurs de l'université Hassan II de Casablanca.


C'est une douloureuse fuite de cerveaux que connaît le Maroc. Chaque année, plus de 600 ingénieurs quittent le pays, selon le ministre de l'Education nationale, Saïd Amzazi. C'est ce que nous révèle le quotidien L'Economiste qui, dans son édition du 26 juillet, précise que le ministre intervenait à l'occasion de la remise des diplômes de la 29ème promotion de l'Ensem, parrainée par Fiat Chrysler Automobiles Maroc.


Le nombre d'ingénieurs qui font le choix de faire carrière hors du Maroc équivaut au nombre de diplômés par an des quatre écoles d'ingénieurs de l'université Hassan II de Casablanca. Mais le phénomène de l’exode des cadres marocains à l’étranger ne concerne pas que les ingénieurs.


La présidente de la Fédération marocaine des technologies de l’information, Salwa Belkeziz-Karkari, avait fait, le printemps dernier, un état des lieux alarmant.


Environ 8.000 hauts cadres marocains, formés dans les secteurs public et privé du royaume, quittent chaque année le Maroc. Ces cadres étaient en exercice dans le pays avant de présenter leur démission pour partir vers d’autres cieux.


Selon Salwa Belkeziz-Karkari, des multinationales françaises débarquent au Maroc chaque semaine, à la recherche de compétences qu’elles recrutent avec des salaires consistants, des avantages et des conditions de travail attrayantes et motivantes. Ces offres attractives sont présentées aux cadres marocains en vue d’immigrer et de s’installer en France. Il s’agit d’une grande perte pour l’économie marocaine qui a besoin de ses cadres.


Aucune évolution de carrière

L'état des lieux inquiète et effraye. Quelles raisons poussent cette matière grise à fort potentiel à s'envoler vers de nouveaux cieux ? Pour le site spécialisé en recherches d'emploi ReKrute.com, les motivations sont multiples...et évidentes !


Une récente étude menée auprès de près de 3000 cadres a en effet confirmé que 60% d'entre eux « n'ont pas le moral ». Fortement démotivés au travail, un quart de ces hauts cadres estime sa vie professionnelle décourageante, tandis que 19% la trouve épuisante.


Le nerf de la guerre se résume ici en deux termes : rémunération et mission. Sources essentielles de la démotivation, ces deux aspects de la vie professionnelle grèvent totalement la donne. Et pour cause : près de 62% des cadres se disent insatisfaits de leur rémunération, lesquelles ont tendance à stagner de longues années ; et 55% des sondés déplorent le fait que leur employeur « ne leur donne pas le moyens d'atteindre les objectifs fixés ».

Pire, souffrant d'un manque de renouvellement des tâches à accomplir, près de 65% de ces hauts cadres n'entrevoient aucune évolution de carrière.


A ces tristes chiffres, s'ajoute le sentiment d'absence de reconnaissance professionnelle, la sensation de n'être qu'une variable interchangeable. Un mal dont souffrent 54% des cadres sondés, qui évoquent le sentiment d'être « ignoré » au travail. 69% des cadres soulignent en effet que rien ne semble être mis en place pour leur bien-être professionnel.


Plus que jamais, cet ère de la mobilité, de la flexibilité de l'emploi et des nouvelles approches du travail se conjugue avec de multiples défis de croissance et de développement, mus par des ressources humaines compétentes.


Si on ne parvient pas à revisiter, dynamiser et moderniser sa conception du marché et le fonctionnement – encore trop linéaire et conservateur voire sclérosé – du management, il pénalisera ce développement auquel il aspire tant.


Pour Salwa Belkziz-Karkari, « négliger » ces profils à haut potentiel, d'autres en revanche y voient du pain béni. La présidente de la Fédération marocaine des technologies de l'information assure que chaque semaine de nombreuses multinationales françaises organisent des missions recrutement au Maroc. Elles dénichent des compétences recherchées puis leur propose des salaires élevés, des conditions de travail avantageuses et des missions attrayantes. Difficile de refuser....





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