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CFE : la téléconsultation, une nouvelle prise en charge

La CFE prend dorénavant en charge la téléconsultation dès lors que les expatriés auront recours à des médecins basés en France et que ces derniers seront dûment habilités par les pouvoirs publics.


Ce service pourrait répondre aux besoins des expatriés qui souhaitent conserver un lien avec les médecins français.


La téléconsultation vers un professionnel de santé français est assimilée à un soin en France.


Petit rappel


C’est une petite révolution dans les usages de la santé. Les Français vont pouvoir consulter un médecin à distance par vidéoconférence en étant assurés d’être pris en charge par l’assurance maladie et leur complémentaire santé.


Cette généralisation du recours à la télémédecine est l’aboutissement d’un long processus d’expérimentations dans certains territoires et de négociations entre les syndicats de médecins et l’assurance maladie. Elle est prévue depuis… 2010 et devrait rapporter 2,2 milliards d’euros d’ici 2020.


Le dispositif qui entre en application est plutôt contraignant mais un des plus généreux d’Europe car il ne laisse, en théorie, pas de reste à charge au patient disposant d’une complémentaire santé.


Depuis l’annonce de ce remboursement, les plates-formes offrant ce service et cette technique prolifèrent. Il est vrai qu’on attend beaucoup de la télémédecine, notamment pour contrer les déserts médicaux et réduire les renoncements aux soins liés aux délais d’attente.


Qui peut téléconsulter ?

N’importe quel patient, dès lors que le médecin contacté donne son accord. Certains cas nécessitent en effet un examen physique du patient (douleurs abdominales, urgences…).


Pour téléconsulter, il faudra avoir vu son médecin traitant dans les douze mois précédents afin de garantir un bon suivi médical.


Deux exceptions au respect du parcours de soins sont néanmoins prévues : les moins de 16 ans et la consultation de spécialistes peu disponibles, tels que gynécologues, ophtalmologues, stomatologues, chirurgiens-dentistes, psychiatres et pédiatres.


Enfin, la téléconsultation hors parcours de soins est possible si vous n’avez pas déclaré de médecin traitant ou si votre praticien habituel est indisponible. Attention : la téléconsultation n’est pas un service d’urgences.


Quels praticiens ?

Les praticiens ouverts à cette téléconsultation seront forcément inscrits à l’Ordre des médecins, généralistes ou spécialistes. Ils pourront être libéraux, hospitaliers ou salariés de centres de santé, de complémentaires santé ou de plates-formes.


Quelles sont les conditions ?

La loi prévoit que la téléconsultation remboursable devra être assurée sur rendez-vous et impérativement en visioconférence, sur ordinateur, tablette ou smartphone, cabines équipées… via un système sécurisé pour protéger les données transmises et garantir la confidentialité.


Un compte-rendu de consultation devra être remis en fin de communication. Ainsi que, si besoin, une prescription électronique (elle peut aussi être adressée à la pharmacie désignée).


Quel prix, quel paiement ?

Assurance maladie et syndicats de médecins se sont entendus en juin sur une grille de rémunération qui coïncide, pour l’essentiel, avec celle des consultations en cabinet : 25 € pour un généraliste de secteur 1 (en métropole), les spécialistes de secteur 2 pouvant appliquer un dépassement.


Le téléconsultant pourra être réglé, précise l’assurance maladie, par chèque, virement, ou carte bancaire.


Il devra faire le tiers payant pour la part prise en charge par l’assurance maladie : 70 % des 25 €, par exemple, mais 100 % pour les personnes en affection longue durée et autres bénéficiaires de la prise en charge intégrale.


Une feuille de soins sera adressée au patient pour que sa complémentaire santé puisse rembourser les 30 % de reste à charge qu’il aura réglé. Un flou subsiste sur l’usage de la carte vitale, que le médecin ne pourra insérer dans son lecteur.


L’assurance maladie indique que c’est le médecin traitant qui devra fournir les données au téléconsultant, mais certaines plates-formes demandent déjà ces informations.


Déjà une dizaine de plates-formes

D’abord créées pour rendre un service supplémentaire aux patients en offrant des « téléconseils » non remboursés ou pris en charge par un tiers, les plates-formes se sont multipliées depuis l’annonce d’une prise en charge par l’assurance maladie. Sécurisées, conformément à la loi, elles sont souvent accessibles 24/24.


Qare, soutenue par Axa, est basée sur le principe de l’abonnement : 29 €/mois pour une personne, 49 € pour toute la famille, ce qui donne droit à des vidéos consultations en moins de cinq minutes, en illimité, avec livraison de médicaments. L’offre est sans engagement.


Livi, qui inaugure son service ce samedi, compte vingt médecins salariés. Il a choisi le mobile comme interface : il faut donc télécharger son application. « Le smartphone est plus souple que l’ordinateur, le médecin peut demander au patient de lui montrer une blessure mal placée, d’utiliser son flash pour mieux voir… », explique-t-on chez l’opérateur.


Hellocare est déjà à l’œuvre et revendique 10 000 patients. Jusqu’à aujourd’hui, le généraliste se paie 20 €, le pédiatre ou dermatologue 25 €, le sexologue 45 €. Mise en relation annoncée « en moins de deux minutes », 7/7 J et 24/24 heures.


Feelae, dont le siège est à Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme), s’utilise via une application mobile à télécharger. Nouvelle venue, elle propose la gratuité des appels jusqu’au 31 décembre.


MédecinDirect propose depuis 2010, via des complémentaires santé et des entreprises partenaires, des conseils avant consultation ou un deuxième avis, par mail ou par téléphone. Réponse sous 12 heures.


Medicitus, créée en juin dernier, met en relation des médecins de ville, au tarif opposable (25 € généraliste, 30 € le spécialiste). Sa particularité tient au fait que pour accéder à son fichier, il faut s’abonner pour 5 € par mois.


Toktokdoc, créée en 2016, est une application strasbourgeoise qui se distingue par le fait qu’elle s’adresse aux pensionnaires des Ehpad, établissements pour personnes âgées.


Idomed, créée en 2016 également, vise les personnes qui ne peuvent se déplacer et s’appuie sur les infirmiers pour organiser les téléconsultations depuis le domicile du patient. L’infirmier dispose sur sa tablette d’une application pour être connecté en visioconférence avec le médecin, ainsi que d’un stéthoscope connecté.


Helloconsult est une émanation de Direct Médica, société experte en relations patients/professionnels. La plate-forme permet de prendre un rendez-vous pour une consultation chez un médecin de ville ou pour une téléconsultation (25 € pour 20 minutes) ou encore d’adresser une question (15 € le conseil). Elle sera mise en ligne d’ici quelques semaines.


Comment ça se passe chez nos voisins ?

Hormis l’Autriche et la Belgique qui interdisent le diagnostic à distance, une dizaine de pays européens permettent déjà à leurs patients de téléconsulter.


Au Danemark, la téléconsultation de 20 € est totalement prise en charge, comme en Suède pour les jeunes en-dessous de 20 ans. Au-delà, elle coûte 62 € (650 couronnes), dont 23,85 € de reste à charge.


La Grande-Bretagne pratique la gratuité totale dans le public, tandis que dans le privé la consultation à distance coûte de 75 à 315 €, entièrement à la charge du patient.


L’Allemagne ne propose aucune prise en charge des 30 à 40 € de téléconsultation, mais certaines complémentaires couvrent tout ou partie des frais.


Au Portugal, le système relève du privé et les coûts, de 20 à 30 €, sont à la charge du patient.


En Espagne, où le service est également privé, quelques complémentaires remboursent une partie des frais.

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