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Pilule du lendemain et règles : tout ce qu’il faut savoir

La pilule du lendemain, ou contraception d’urgence, permet d’éviter une grossesse après un rapport non protégé ou un oubli de pilule. Quelle influence a-t-elle sur les règles qui vont suivre, tant en termes d’aspect que de date de survenue ?


La pilule du lendemain est une contraception d’urgence prévue pour éviter la survenue d’une grossesse non désirée après un rapport à risque.


Elle peut notamment être prise après un rapport non protégé, lorsque le préservatif a craqué, en cas d’oubli de pilule ou encore de problèmes avec un patch ou un anneau.


Notons que ce terme générique de “pilule du lendemain” comprend ici à la fois celle à base de lévonorgestrel, plus connue sous le nom de Norlevo, que celle à base d’acétate d'ulipristal, nommée EllaOne.


Si la pilule du lendemain présente très peu de contre-indications médicales et a relativement peu d’effets secondaires, elle peut avoir, par son mode d’action, un impact sur les règles qui suivent la prise de cette contraception d’urgence.


La pilule du lendemain est en effet composée d’une quantité importante de progestatif (dans le cas du lévonorgestrel), ou d’un modulateur de récepteur aux progestatifs (dans le cas de l’acétate d’ulipristal), proche de la progestérone, l’hormone naturellement sécrétée par l’ovaire en deuxième partie de cycle, ou phase lutéale.


A l’inverse, la première partie du cycle menstruel est marquée par une faible concentration de progestérone et une concentration plus élevée d'œstrogènes, hormone liée à l’ovulation.


La pilule du lendemain modifie le cycle

L’administration d’une forte dose de progestatif via la pilule du lendemain avant ou pendant l’ovulation va avoir des retombées sur celle-ci, et donc impacter les prochaines règles.


Son administration notamment en période périovulatoire modifie le cycle et est supposée perturber l’ovulation”, nous confirme le Dr Brigitte Letombe, gynécologue-obstétricienne au CHU de Lille.


Le but de la pilule du lendemain est d’essayer de décaler l’ovulation, ou de produire une mauvaise ovulation pour éviter qu’il y ait une grossesse. De fait, la prise de la pilule du lendemain engendre vraisemblablement un retard”, ajoute le Dr Letombe. “En prenant une contraception d’urgence, vous allez obligatoirement dérégler votre cycle, puisque c’est le but”, insiste-t-elle.


La spécialiste en profite pour souligner que la “pilule du lendemain”, contrairement à ce que son nom laisse penser, peut agir jusqu’à 72 heures (3 jours) après le rapport sexuel pour le lévonorgestrel (Norlevo), ou jusqu’à 5 jours pour l’acétate d’ulipristal (EllaOne).


La prise d’une pilule du lendemain provoque-t-elle des saignements ?

“Parfois, le progestatif entraîne des saignements, de type spotting (ndlr : saignements en dehors des règles)”, indique le Dr Letombe. Mais ces petits saignements rosés n’ont a priori rien à voir avec les règles, qui viendront plus tard.


Ils sont d’ailleurs signalés dans les notices comme faisant partie des effets indésirables éventuels. La contraception d’urgence consiste à essayer de faire en sorte qu’il n’y ait pas une bonne ovulation. Or, « si vous n’avez pas une bonne ovulation, vous ne pouvez pas avoir des règles normales”, précise la gynécologue.


Les règles suivant la prise d’une pilule du lendemain ou du surlendemain peuvent ainsi être différentes, tant en termes de date de survenue que d’intensité. C’est pourquoi il faut vraiment être sûre d’avoir de vraies règles pour se passer de faire un test de grossesse.


Comment savoir s’il s’agit bien de « vraies » règles après une pilule du lendemain ?

Si on n’a pas eu de saignements significatifs après la prise d’une contraception d’urgence, au bout de cinq à sept jours de retard par rapport à la date des règles, et surtout si on a des signes de type douleurs mammaires, etc., il faut faire un test urinaire”, conseille le Dr Letombe.


En cas de doute vis-à-vis des saignements survenant dans le cycle où a été prise la pilule du lendemain, si l’on n’est pas sûre à 100% d’avoir eu de “vraies” règles, mieux vaut donc se munir d’un test de grossesse urinaire, ou même faire une prise de sang à la recherche de l’hormone de grossesse bêta-HCG pour écarter toute éventuelle grossesse.


Car, si la pilule du lendemain peut éviter une grossesse en perturbant l’ovulation, elle ne peut mettre un terme à une grossesse qui a déjà commencé.



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