HALTE ! - Le monde du travail rime souvent avec des niveaux de stress élevés, par pics ou chroniques. Au point que selon le moteur de recherche d’emploi Indeed, 66% des Français se déclarent stressés par leur vie professionnelle.
Le chiffre est fort, montrant de fait que le monde du travail est bien souvent synonyme de stress pour les salariés, qu’il se manifeste par pic ou qu'il soit chronique: 66% des Français se déclarent stressés par leur vie professionnelle. L’étude est menée par Indeed, moteur de recherche d’emploi, qui s’est penché sur le problème.
L’activité "travail" est en effet "non-neutre", souligne le rapport, car associée à des notions de performance, de qualité, de compétence ou de compétitivité, tout en étant porteuse d’enjeux professionnels, socio-économiques et personnels.
Selon Indee, les résultats de l'étude "mettent en lumière les vagues incessantes d’inquiétude et de doutes qui viennent submerger le monde professionnel, et tous les "ratés" qui auraient pu être évités dans un contexte de plus grande sérénité".
"Preuve que les entreprises doivent prendre ce problème à bras-le-corps", ajoute le document.
En regardant leur carrière, les sondés estiment que les trois étapes qui les ont le plus stressés sont l’entretien d’embauche (pour 61% des répondants), le fait de devoir gérer une situation conflictuelle avec un collègue ou un supérieur hiérarchique (54%) et la recherche d’emploi associée à la peur que celle-ci échoue (48%).
52% des Français affirment d’ailleurs que leur recherche d’emploi a été absolument stressante, voire le moment le plus stressant de leur vie (15%).
"Ce dernier chiffre bondit pour atteindre 27% parmi les jeunes de 18 à 24 ans, soulignant l’enjeu capital que représente l’obtention d’un poste pour ceux qui se lancent dans la vie, et le degré de pression pouvant être atteint dans ce contexte", précise l’étude.
Les principales craintes dans cette recherche d’emploi ? Ne pas retenir l’attention du recruteur (pour 41% des personnes interrogées), ne pas être à la hauteur (37%) ou encore de ne pas trouver un emploi qui corresponde à ses valeurs (29%), un "chiffre qui confirme la tendance de plus en plus présente de chercher un travail ayant du sens".
Quant à l’entretien d’embauche, il est vécu comme une "véritable épreuve par les candidats" : ils sont 61% à ressentir de l’angoisse, 34% à l’associer à une peur. Autre moment inconfortable, voire laborieux : la négociation salariale. 57% des sondés ont peu confiance en eux au moment d’exposer leurs prétentions.
Ce passage de l’embauche franchi, le stress ne disparaît pas du monde du travail, loin de là… Il se manifeste différemment.
Tout d’abord, lors des premiers pas dans ce nouvel emploi : les sondés citent parmi leurs plus grandes peurs celle de ne pas s’intégrer ou de ne pas correspondre à la culture de leur nouvelle entreprise (40%), d’être jugés sur la qualité de leur travail (31%), de se retrouver en conflit avec des collègues, de se confronter à de la compétitivité (30%) et de ne pas valider leur période d’essai (30% également).
L’étude compare également le stress ressenti devant des événements professionnels et personnels. Et les résultats… laissent songeurs.
Ainsi, 75% des Français appréhendent davantage de demander une augmentation que de demander leur conjoint(e) en mariage ; 35% trouvent plus effrayant de changer d’emploi que de sauter à l’élastique et 35% considèrent qu’il est plus stressant de quitter son travail que de quitter son ou sa conjoint(e).
Derrière ces questions qui peuvent sembler anecdotiques, le stress a surtout des impacts très lourds.
Sur le volet professionnel, d’abord : plus d’1 Français sondé sur 2 estime avoir déjà compromis ses chances d’obtenir le poste qu’il convoitait à cause du stress ; 46% ont déjà pris des décisions professionnelles qu’ils ont regrettées à cause du stress. 43% des personnes n’ayant pu évoluer comme elles le souhaitaient en raison du stress évoquent un manque de confiance en elles pour demander une promotion ou une augmentation. 28% ont même refusé de prendre davantage de responsabilités car cela les stressait trop.
Mais le stress au travail est également un enjeu de santé publique. La principale conséquence est la remise en question et le doute vis-à-vis de ses capacités ou choix (47%), mais aussi des troubles comportementaux incluant des modifications du sommeil et de l’appétit (35%), sans oublier des réactions compensatoires à risque : alimentation plus riche, consommation d’alcool ou de tabac (23%).