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Orléans est-elle vraiment la deuxième ville la plus attractive pour l'emploi et le logement ?

Orléans est 2ème sur 30 du baromètre Jobijoba/Meilleurtaux.com de l'attractivité des villes françaises. Un indicateur à relativiser, car il ne repose que sur des indicateurs liés à l'emploi en CDI et à l'immobilier en vente.


Orléans est la deuxième ville de France la plus attractive pour trouver à la fois un emploi et un logement : c'est ce qui ressort du baromètre réalisé par Jobijoba et Meilleurtaux.com et dévoilé ce lundi.


Un baromètre qui agrège toute une série de données portant sur les salaires, le prix de l'immobilier ou encore les offres d'emploi. Orléans figure donc à la deuxième place du podium, sur un classement qui inclut 30 villes. Un beau résultat, mais qu'il faut relativiser...


C'est d'abord une affaire de méthodologie : ce baromètre croise en fait 2 indicateurs.


Le premier, c'est le nombre d'offres d'emploi disponible en CDI rapporté au nombre d'habitants.


Le second, c'est le "pouvoir d'achat immobilier", une notion qui mélange à la fois le salaire médian, les taux d'intérêt et le prix du mètre carré à la vente.

Une certaine façon d'apprécier l'emploi et le logement...

Besançon, Orléans et St Etienne forment ainsi le trio de tête de ce baromètre de l'attractivité. Une surprise ?

Pas du tout, rétorque Olivier Thomazo, directeur associé de Jobijoba :


"On est des observateurs, et on fait parler les chiffres ! On n'est pas réellement surpris, on sait que c'est un classement un peu différent de ce que l'on peut trouver ailleurs. On parle beaucoup de villes attractives par leur beauté, leur météo, ou leur vie culturelle mais sur ce qui compose réellement les besoins de quelqu'un qui travaille, ça nous paraissait intéressant de croiser par l'emploi et par la possibilité d'emprunter et d'acheter un bien immobilier sur le territoire en question.

Donc ce n'est pas étonnant de retrouver en tête des villes comme Orléans, où le marché de l'emploi est dynamique et où les prix de l'immobilier sont raisonnables."


Vincent Bernard, chef du service études à l'INSEE Centre Val-de-Loire, appelle tout de même à une certaine prudence.


"Les critères utilisés pour ce baromètre peuvent induire certains biais, explique-t-il . D'abord parce que de moins en moins d'emplois sont proposés directement en CDI, et que, dans les bassins industriels, le recours à l'intérim est forcément plus fréquent - cela pourrait expliquer la 10ème place de Clermont-Ferrand, par exemple. Surtout, le gros bémol, c'est le côté conjoncturel d'un tel baromètre : empiler ces indicateurs-là sur plusieurs années me semblerait un moyen plus robuste pour établir un classement."


... alors que d'autres critères seraient aussi pertinents

D'une façon plus générale, souligne Vincent Bernard, "il y a énormément de méthodes différentes possibles pour mesurer l'attractivité d'une ville, et d'autres critères sont tout aussi pertinents : le solde migratoire - combien de gens sont venus s'installer, combien de gens sont partis ? - ou bien ce qu'on appelle le taux de création d'emplois par des décideurs extérieurs - combien d'emplois ont été créés par des entreprises dont le siège se situe à l'extérieur de la ville et qui jugent les atouts de la ville suffisants pour y investir durablement ?"


Ainsi, si l'on ne retenait que le critère de l'accroissement démographique depuis 2010, Orléans ne se classe que 20ème...


"On peut multiplier les variables à l'infini, il n'existe pas d'indicateur synthétique qui serait parfait et qui mettrait tout le monde d'accord !", conclut Vincent Bernard. Même si on s'appuie sur des données objectives, la notion d'attractivité reste finalement bien subjective !



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