Si la population continue d’augmenter en France, cette progression est moindre que dans nombre de pays européens.
La France continue de se démarquer de ses voisins par ses naissances et le nombre d’enfants par femmes. Une note de l’Ined décortique l’évolution de la population française.
La France est le deuxième pays le plus peuplé d’Europe. Au 1er janvier, elle comptait presque 67 millions d’habitants (66,99 millions) dont 2,18 millions vivant dans les départements d’outre-mer. Au premier rang arrive l’Allemagne (83 millions d’habitants).
La France est talonnée par le Royaume-Uni (66,6 millions d’habitants), puis l’Italie (60,4 millions) et l’Espagne (46,9 millions).
Mais la France est désormais l’un des pays où la population augmente le moins (+1,5 % entre 2018 et 2019), alors que cette croissance est plus soutenue en Allemagne (+2,7 %), au Royaume-Uni (+5,6 %), en Espagne (+5,9 %), aux Pays-Bas (+5,9 %), en Belgique (+6,1 %)…
Moins de naissances, plus de décès
C’est principalement le solde naturel qui contribue à accroître la population en France : c’est-à-dire la différence entre le nombre de naissances et de décès.
Mais cette différence tend à diminuer : le solde naturel était de moins de 150 000 personnes en 2018. Cette tendance s’explique par la baisse du nombre de naissances et l’augmentation des décès (vieillissement de la population).
20-29 ans : davantage de femmes sans enfant
Depuis huit ans, le nombre de naissances ne cesse de diminuer : 759 000 en 2018. Cette diminution s’explique par une diminution du nombre de femmes en âge de procréer et par une baisse de la fécondité.
L’âge moyen de la maternité continue de reculer (30,6 ans) et la proportion de femmes sans enfants augmente parmi les 20-29 ans. Mais les spécialistes de l’Ined (Institut national des études démographiques) ne peuvent encore déterminer si cette plus grande infécondité des femmes de 20-29 ans sera compensée une fois que ces femmes auront 30-40 ans ou si cette infécondité sera définitive dans cette génération.
C’est en France que le nombre d’enfants par femme reste le plus élevé
Pour autant, la France reste le pays européen où le taux de fécondité (nombre d’enfants par femme) demeure le plus élevé : 1,87 en 2017. Il était de 1,97 dix ans plus tôt. Suivent la Suède (1,78), l’Irlande (1,77), le Danemark (1,75), le Royaume-Uni (1,74)…
Les pays d’Europe où le taux de fécondité est moins élevé sont Malte (1,26), l’Espagne (1,31) et l’Italie (1,32). Selon les observations de l’Ined, cette fécondité augmente dans les pays où elle était très faible (pays baltes, Hongrie, Pologne…) et diminue dans ceux où elle dépassait 1,6 enfant par femme (Suède, Irlande, Royaume-Uni…)
Précision autour d’une idée parfois faussement répandue : en France, les femmes immigrées contribuent peu à maintenir ce taux de fécondité à un niveau élevé.
Nombre de décès : une première depuis 1945
À l’inverse des naissances, le nombre de décès lui ne cesse d’augmenter. En 2018, il y a eu près de 614 000 décès dont 601 000 en métropole. Depuis la Seconde guerre mondiale, c’est la première fois que ce nombre dépasse les 600 000 décès. Jusqu’en 2010, ce nombre de décès oscillait le plus souvent entre 520 000 et 560 000.
Cette augmentation s’explique en grande partie par le vieillissement des nombreuses générations de l’après-guerre. En 1949, il y avait eu un pic de la natalité en France (872 661 naissances). Ces personnes auront 87 ans en 2036, l’âge modal des décès. Il est donc probable que l’augmentation actuelle du nombre de décès se poursuive, estime l’Ined.
Espérance de vie : relativement faible pour les hommes
Au regard des autres pays européens, la France reste l’un des pays où l’espérance de vie des femmes est la plus favorable : 85,2 ans. Idem en Italie. Seule la Suisse fait mieux (85,6 ans).
Pour les hommes, en revanche, la France n’occupe que la neuvième position européenne : une espérance de vie à la naissance de 79,4 ans.
C’est encore en Suisse que cette espérance est la plus élevée pour les hommes (81,6 ans). Mais d’autres pays connaissent également une espérance de vie plus élevée : Irlande, Pays-Bas, Norvège, Suède, Italie, Espagne…
Une immigration en hausse mais limitée
Les entrées de personnes étrangères augmentent ces dernières années : 237 742 personnes en 2017 (+32 % par rapport à 2012). Il s’agit majoritairement d’hommes jeunes (18-34 ans) en provenance en provenance d’Afrique et d’Asie.
En 2017, 12 % de ces personnes (28 969) ont obtenu un titre de séjour de dix ans et plus. Pour les autres, la durée de leur autorisation de séjour était comprise entre un an et dix ans.
Si la proportion de titres de séjour accordés pour des raisons familiales reste importante (45 %), les motifs humanitaires augmentent sensiblement.
La France constitue le cinquième pays d’accueil en Europe derrière l’Allemagne, le Royaume-Uni, l’Espagne et l’Italie. Mais rapporté à la population de chaque pays européen, le taux d’immigration en France reste faible (0,5 %). Ce taux est plus élevé dans dix-neuf autres pays européens et dépasse 1 % de la population en Irlande, Autriche, Suède, à Chypre, au Luxembourg et à Malte.
Source: www.ouest-france.fr