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6 start-up qui donnent un coup de jeune aux séniors

Ces start-up innovantes réveillent le secteur du troisième âge.



Autant de pistes à suivre si vous voulez, vous aussi, entreprendre pour vos aînés.


A quel âge devient-on un senior ?


Selon que l’on s’adresse à la SNCF, à la Sécurité sociale, à un médecin ou à un professionnel du marketing, la réponse diffère.


Pour certains, cela débute à 60 ou 70 ans, pour d'autres, dès 50 ans, voire même à partir de 45 (demandez donc son avis au DRH de votre boîte). Une chose est sûre : ce qu'on appelle le marché des seniors concerne la consommation des plus de 55 ans. Et elle pèse 150 milliards d’euros en France.


Une excellente raison pour se lancer sur le marché prospère et lucratif de la silver économie et proposer à nos anciens des biens, mais surtout des services innovants qui leur simplifient la vie.


Car, contrairement aux idées reçues, les seniors n’ont pas peur de la technologie. "Ils sont de plus en plus connectés et très actifs sur Internet. Ils aiment écrire et partager leurs photos", raconte Ludovic Herschlikovitz.


Afin de faire de son site retraite.com un média collaboratif "pour les seniors, écrit par des seniors", il a proposé à ceux de ses 200.000 inscrits que cela intéressait de devenir contributeur et de partager leurs expériences en matière de voyages, de sorties, de jardinage…


"J’ai été submergé par les demandes", dit-il. Qui a dit que nos aînés n’avaient envie de rien ? Voici quelques idées déjà sur les rails.


Une gazette à l’ancienne


"L’idée m’est venue il y a six ans. J’ai offert à ma grand-mère Elisabeth une tablette dont elle ne se servait pas.


Elle m’a confié regretter le temps des cartes postales, qu’elle pouvait conserver et relire à souhait", raconte Tanguy de Gélis. Avec son comparse Armel de Lesquen, il imagine Famileo, une application qui "faciliterait le contact entre les jeunes générations connectées et leurs grands-parents, adeptes du papier".


Sur le site de l’entreprise, les membres d’une famille sont regroupés par conversation, comme sur WhatsApp, par exemple. Ils postent leurs photos et leurs messages qui sont plus tard mis en page par l’algorithme de la start-up. Imprimée, cette gazette sera ensuite envoyée aux aînés.


L’abonnement va de 5,90 euros pour une édition mensuelle à 17,90 euros par mois pour recevoir une parution chaque semaine. Lancée en 2014 à Saint-Malo seulement dans les maisons de retraites, Famileo s’est ouvert au grand public en 2017 après une levée de fonds d’1 million d’euros.


Plus de 50.000 familles sont désormais conquises, ce qui a permis à l’entreprise de réaliser 1,2 million de chiffre d’affaires en 2018. Un résultat qui devrait doubler d’ici la fin de l’année, selon les fondateurs.


A leur sens, le plus difficile dans la silver économie est d’atteindre sa cible : "Alors nous communiquons auprès des jeunes qui eux, parlent et convainquent leurs aïeux." famileo.com


Des voisins livreurs


"A la campagne ou en zone périurbaine, la majorité des Français font leurs courses en voiture. Je me suis dis qu’il faudrait mutualiser leurs trajets vers les supermarchés", raconte Sébastien Vray, le fondateur de l’appli Courseur et ancien porte-parole de l’association Respire (prévention et amélioration de la qualité de l'air).


Il se lance en 2015 pour alléger le quotidien des seniors, des handicapés, mais aussi des femmes enceintes. "Courseur s’inscrit dans une démarche d'entraide écologique."


Concrètement, quand une personne va faire ses courses dans l’un des 4.300 magasins répertoriés, elle l’annonce sur l’application et peut être sollicitée par un autre utilisateur pour lui apporter des articles. Elle recevra 2,50 euros, plus 10% du montant des commissions, l’addition étant payée par la personne livrée.


Pour que les seniors peu familiers avec les applications ne rencontrent pas d'obstacles, Courseur dispose aussi d’un numéro de téléphone.


Pour le moment, la start-up est rémunérée par Leader Price, qui lui verse une commission sur les ventes effectuées grâce à l’appli. Etabli en 2017, ce partenariat permet aux utilisateurs de profiter des promotions du magasin et de passer plus vite en caisses.


"Nous sommes en négociation pour signer avec d’autres enseignes", assure Sébastien Vray. Courseur séduit aujourd’hui plus de 10.000 utilisateurs et son chiffre d’affaires est en hausse : 307.000 euros réalisés en 2018, contre 30.000 en 2017.


L’entreprise, qui emploie 6 salariés, a reçu l’an dernier le prix SilverEco de la meilleure prestation de service.


Cuisine de grand-mère


En 2014, Valentine Foussier et Johanna Pestour suivent le même cours d’entrepreneuriat à l’ESCP Europe, à Paris.


Elles ont toutes deux appris à cuisiner avec leurs grands-mères et imaginent un service traiteur qui ferait travailler des seniors isolés.


Dès la fin de leurs études, les deux jeunes femmes décident de se lancer. Elles investissent 1.000 euros chacune et créent Mamie Foodie. Chez les Petits Frères des pauvres, elles choisissent une quinzaine de personnes âgées douées en cuisine dont, par exemple, Marie-Andrée, 78 ans, spécialiste des lasagnes, Marie-Ange, 65 ans, experte de la cuisine végétarienne, ou Raymond, 63 ans, un as des bouchées apéritives.


Des chefs seniors qui officient sous le statut d’autoentrepreneurs à l’occasion, par exemple, de séminaires d’entreprises.


"Nous leurs apportons un complément de retraite tout en les valorisant et en créant du lien puisqu’ils assistent aux événements et échangent avec les convives", raconte Johanna.


Depuis sa création, grâce au bouche à oreille, Mamie Foodie a réalisé plus de 600 prestations pour 150 clients.


"Nous n’avons pas voulu lever des fonds comme d’autres start-up. Nous nous sommes développés en autofinancement, en regardant de près toutes nos dépenses."


L’entreprise, présente en Ile-de-France, compte 3 associées, 5 salariés et vise 450.000 euros de chiffre d’affaires en 2019. Un restaurant Mamie Foodie devrait ouvrir ses portes à Paris l’an prochain.


Appli de rencontres


Il existe en France une dizaine de sites de rencontres pour les plus de 50 ans dont DisonsDemain, la filiale de Meetic.


Pour se distinguer sur ce marché très encombré du dating pour seniors, Margot Sitruk choisit de jouer la carte "femmes".


La fondatrice de l’appli Passions réoriente son programme, jusque-là centré sur la seule vie amoureuse, vers la vie sociale, en général.


"A partir d’un certain âge, les femmes célibataires recherchent certes des amoureux mais elles veulent surtout enrichir leur existence en se faisant de nouvelles amies. Grâce à notre récente fonctionnalité "Copines", nos utilisatrices peuvent désormais organiser des soirées entre filles, au cinéma ou au restaurant."


Se définissant elle-même comme une "passionnée de dating", cette trentenaire a travaillé pour Happn (le Tinder français) puis pour Bumble avant de fonder Passions en 2018, avec trois anciens collègues.


Depuis, elle a levé près de 2 millions d’euros (en deux fois) et son appli réunit plus de 170.000 utilisateurs célibataires, hommes et femmes, proches de 55 ans.


"Je ne m'adresse jamais à eux en employant le mot "senior", ça les ferait fuir. Personne ne s’identifie à un senior avant d’avoir atteint l’âge de 77 ans ! Nos clients sont en quête d’intensité, d’aventure et de renouveau", précise l’entrepreneure.


L’abonnement à la partie payante de l’appli coûte de 14 à 29 euros par mois.


Une conciergerie à l’hôpital


Améliorer la qualité de vie à l’hôpital et en Ehpad : c’est l’objectif de la start-up Happytal lancée en 2013 par Romain Revellat, Irwin Lan et Pierre Lassarat. Ses comptoirs colorés, appelés conciergeries et présents dans 110 hôpitaux et une dizaine d’Ehpad, proposent un large éventail de services aussi bien aux employés qu’aux patients.


"Nous pouvons faire laver leur linge, commander un massage, livrer un repas ou faire venir un coiffeur dans leur chambre. Nous avons plus de 35 offres", détaille Pierre Lassarat.


Des prestations payantes accessibles sur place ou par le site Internet.


"Nous accompagnons également les patients tout au long de leur parcours hospitalier, de la préadmission jusqu’à leur retour à la maison."


Un service très prisé des seniors : à leur sortie de l’hôpital, la start-up peut leur trouver une aide à domicile, un chauffeur ou une entreprise pour effectuer des travaux à leur domicile.


Mais le vrai business model d’Happytal repose sur les hôpitaux eux-mêmes : ils paient la jeune pousse pour qu’elle incite les malades à formuler par écrit une demande de chambre individuelle, condition nécessaire pour que l’établissement puisse la facturer.


La société, qui ne souhaite pas communiquer son chiffre d’affaires, emploie 350 personnes et vise 700 implantations d’ici 2023.


"Nous voulons nous développer dans les Ehpad où il y a d’énormes besoins".


Pour financer son développement, elle a levé 23 millions d’euros en 2018, qui s’ajoutent aux 6,5 millions d’euros bouclés lors de deux tours de table précédents. Un vrai succès!


Les voyages forment la jeunesse


En 2014, Alexandre Israël fait le constat suivant : "Il n’existe pas d’offres de voyages spécifiques pour les seniors alors que ce loisir est leur premier poste de dépenses."


Il crée alors Senior’Evad et se lance sur le marché hyperconcurrentiel des agences de voyages, avec une offre spéciale pour les 50-70 ans, baptisée Groopiz.


Randonnée au Népal, croisière sur le Nil… l’agence propose 150 séjours réservés à des groupes de 15 à 30 seniors. Elle permet à ses clients d’échanger des photos, d’entrer en contact avant le début du voyage, de demander des recommandations, etc.


L’entreprise de 6 salariés vise un chiffre d’affaires de 2 millions d’euros l’an prochain. Ses clients, qui la sollicitent une à deux fois par an, disposent d'un panier moyen de 1.000 euros par voyage.


"Les 50-70 ans représentent une clientèle très exigeante, mais prête à vous rester fidèle si le premier circuit se passe sans accroc."


Parallèlement à cette activité, qui représente 90 % des revenus de Senior’Evad, l’entrepreneur a lancé Loisirs d’Age, spécialisé dans les excursions d’une journée (visite de zoo, de musées, de monuments) destinées aux résidents des Ehpad.



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