Guyane et Corse dynamiques, campagnes en déclin : ce qu’il faut retenir du recensement 2022.
Qu’il est loin le temps où Renaud prophétisait qu’il y «aurait 50 millions de prétendants» «si l’roi des cons perdait son trône». Depuis 1975, on en compte au moins 17 millions de plus.
Selon les derniers chiffres du recensement publiés ce jeudi par l’Insee, il y avait officiellement 67,16 millions d’habitants (hors Mayotte) en France en 2020. Un résultat qui signe la croissance continue de la population française, avec des tendances toutefois contrastées selon les régions. On fait le tour des enseignements à retenir de cette dernière livraison des chiffres du recensement.
Croissance démographique ralentie
Si la population française continue de croître, le phénomène connaît un ralentissement. La population française s’est en effet accrue en moyenne de 0,3 % chaque année entre 2014 et 2020, contre 0,5 % entre 2009 et 2014, selon l’étude de l’Insee. Ce ralentissement est dû à une plus faible contribution du solde naturel (nombre de morts soustrait au nombre de naissances) dans toutes les régions, sauf en Guyane, explique l’Institut national de la statistique.
D’une manière générale, toutes les régions ont vu leur croissance démographique faiblir entre 2014 et 2020, à l’exception de Provence-Alpes-Côte d’Azur (Paca) où le rythme est resté identique à celui des années précédentes (+0,4 %).
Les régions qui gagnent des habitants, celles qui en perdent
Les régions qui ont vu leur population le plus augmenter sont la Guyane (+2,1 %), la Corse (+1 %) et l’Occitanie (+0,7 %).
A l’inverse, c’est en Martinique et en Guadeloupe qu’elle a le plus baissé (-1,0 % et -0,7 % respectivement). En Martinique de «nombreux départs, vers la France métropolitaine essentiellement, concernent en grande partie les jeunes qui poursuivent des études ou cherchent un emploi», et ces départs ne sont pas compensés par l’excédent naturel, un phénomène que l’on retrouve en Guadeloupe, explique l’Insee.
En Ile-de-France, la population a légèrement progressé (+0,3 %), une évolution qui résulte d’un solde naturel élevé et d’un solde migratoire négatif.
La Nièvre, la Meuse et la Haute-Marne en forte baisse
Si on change d’échelle, la population a baissé entre 2014 et 2020 dans 21 départements, localisés principalement dans le Nord-Est, le Centre et le Massif central. La Nièvre, la Meuse et la Haute-Marne ont notamment connu de fortes baisses. Paris fait également partie des départements concernés avec un recul de 0,6 % en moyenne chaque année, une tendance désormais lourde puisque détectée depuis 2018.
En revanche, la population a augmenté dans des départements autour de Paris comme la Seine-Saint-Denis ou le long de la façade atlantique, comme en Gironde et en Loire-Atlantique ainsi que dans le Sud, comme dans l’Hérault et la Corse.
Les villes continuent globalement d’attirer des habitants. La population a augmenté deux fois plus vite dans l’espace urbain que dans l’espace rural (+0,4 % par an en moyenne, contre +0,2 %).
Source: www.liberation.fr
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