Le géant du web envisage d'intégrer la prise de rendez-vous médicaux à ses résultats de recherche. Une décision qui inquiète déjà les défenseurs de la vie privée en ligne.
Présent depuis déjà plusieurs années en France, Doctolib a réussi s’imposer comme la plateforme de référence pour la prise de rendez-vous médicaux. Il faut dire que la licorne française est parvenue à tirer son épingle du jeu en pleine pandémie de covid-19, notamment pendant la campagne vaccinale. Malgré l’émergence de plusieurs concurrents sur le secteur, Doctolib avait jusqu’alors conservé son titre de plateforme de référence, aussi bien pour les rendez-vous en présentiel que pour les téléconsultations.
L’entreprise va pourtant devoir faire face à un concurrent particulièrement dangereux : Google. L’entreprise américaine n’a jamais caché ses ambitions en matière de santé. Aux États-Unis, elle vient d’officialiser plusieurs partenariats avec des centres de santé et des hôpitaux. Objectif : permettre aux établissements d’afficher leurs prochains créneaux disponibles directement depuis les résultats de recherche, et jouer les secrétaires en autorisant la prise de rendez-vous directement en ligne.
Google a de gros projets en matière de santé (et ça fait peur)
Interrogée par la presse américaine, la directrice produits Google Jackie De Jesse a d’ores et déjà indiqué que les résultats concernant des professionnels de santé résulteraient uniquement de recherches organiques, et qu’il ne sera donc pas possible — du moins pas pour le moment — qu’un médecin booste sa visibilité en mettant la main au porte-monnaie. À noter que pour le moment, la fonctionnalité promise par Google ne permet que de rechercher les disponibilités d’un praticien en particulier. Contrairement à Doctolib, il n’est donc pas possible de trouver le premier médecin disponible en fonction de sa position géographique.
Si les premiers essais à grande échelle se montrent concluants, Google prévoit déjà de déployer sa fonctionnalité au reste du monde. Le GAFAM a d’ailleurs annoncé plusieurs autres mesures qui seraient susceptibles de révolutionner la téléconsultation, comme la possibilité de transformer son smartphone en stéthoscope, ou encore le fait d’utiliser sa caméra pour identifier certaines pathologies oculaires, dont la rétinopathie diabétique.
Depuis déjà plusieurs années, le GAFAM s’est aussi imposé sur le secteur des wearables connectés liés à la santé. Grâce à Fitbit notamment, l’entreprise collecte déjà des milliards de données biométriques sur ses utilisateurs et utilisatrices. Si elle devenait une plateforme de référence pour la médecine, l’ensemble de ces données pourraient grandement faciliter les mesures corporelles. Mais l’idée même de confier autant de données sensibles à un géant industriel régulièrement sanctionné par le RGPD inquiète déjà les défenseurs des droits, qui craignent une utilisation de ces informations à des fins commerciales.
Selon les informations de nos confrères de Presse Citron, Google pourrait aussi choisir d’investir dans Doctolib, au moins en France. L’entreprise américaine n’exclut pas le fait de s’appuyer sur des plateformes tierces pour développer ce nouveau service. La licorne française constituerait sans aucun doute une aide précieuse, elle qui fait aujourd’hui figure de référence sur le marché.
Source: www.journaldugeek.com
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