À compter de 2021 et jusqu’en 2023, Ottawa veut attirer sur le sol canadien plus de 1,2 million de nouveaux résidents permanents. Un objectif irréaliste, selon l’opposition conservatrice.
La cible, si elle est atteinte, “constituerait un sommet historique”, indique le quotidien Le Devoir. Avec un plan déposé fin octobre au Parlement canadien, le ministre de l’Immigration, Marco Mendicino, a ouvert la voie à une augmentation substantielle du nombre d’immigrés accueillis dans le pays.
En résumé, indique un communiqué de son ministère, le Canada entend attirer 401 000 résidents permanents en 2021, 411 000 en 2022 et 421 000 en 2023. L’accent sera clairement
mis sur la croissance économique, avec environ 60 % des admissions qui se situeront dans la catégorie économique.”
Les candidats francophones favorisés
Des points additionnels seront accordés dans le cadre du programme Entrée Express pour “favoriser la croissance des communautés francophones hors Québec”. De plus, le plan indique qu’il reconnaît “l’importance de la réunification des familles”. Il anticipe que le regroupement familial pourrait constituer près du quart des nouvelles entrées au pays.
“La seule fois où le Canada a accueilli plus de 400 000 immigrants en un an”, rappelle Radio-Canada International, remonte à 1913, lorsque le pays a admis 401 000 nouveaux arrivants.”
L’immigration pour stimuler la croissance
Pourquoi accueillir tant de nouveaux immigrants en si peu de temps ?
“L’immigration est essentielle pour nous permettre de traverser la pandémie, mais aussi pour notre reprise économique à court terme et notre croissance économique à long terme”, affirme le ministre Mendicino :
"Notre plan aidera à remédier à certaines de nos pénuries de main-d’œuvre les plus aiguës et à accroître notre population pour maintenir la compétitivité du Canada sur la scène mondiale.”
D’autres facteurs expliquent ce plan d’Ottawa, explique Le Devoir : “Le confinement mondial entraînera probablement une réduction d’environ la moitié du nombre de résidents permanents au Canada cette année.” De plus, ajoute le quotidien, l’immigration a chuté de plus de 40 % de janvier à août par rapport à la même période l’an dernier.
Contexte oblige, le plan déposé par le ministre au Parlement inclut une dose de réalisme dans ses estimations : sur les 401 000 immigrants attendus l’an prochain, on calcule que seulement 300 000 personnes pourraient arriver au pays.
Des objectifs utopiques selon les conservateurs
Compte tenu de la pandémie, les nouvelles cibles de l’immigration relèvent de la “pure fantaisie”, affirme la responsable des dossiers de l’immigration de l’opposition conservatrice. “Il n’y a aucun moyen pour que cela se produise”, ajoute Raquel Dancho au micro de la chaîne CBC. Selon elle, le gouvernement n’a pas fait le progrès nécessaire en matière de dépistage rapide du Covid-19 pour aider à attirer les gens pendant la crise.
Mme Dancho estime que, dans le contexte actuel, le gouvernement Trudeau doit proposer un plan concret pour amener les gens en toute sécurité au pays et pour leur permettre de s’intégrer dans la société canadienne.
Source: www.courrierinternational.com
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