Le dernier Concorde exploité par British Airways a décollé de Londres pour New-York le 26 novembre 2003. On fait le point sur cette merveille d’ingénierie en quelques chiffres impressionnants.
C’est un symbole de l’aviation supersonique grand public : le Concorde a réalisé son dernier vol il y a deux décennies. Ce retrait a marqué la fin d’une ère où la vitesse était une priorité et l’espoir dans les progrès en la matière inébranlables. Loin d’être conçu comme il le serait sans doute aujourd’hui (par une entreprise privée), le Concorde est le fruit de l’alliance d’ingénieurs français et britanniques.
Son nom, d’ailleurs, rappelle un peu le concept “d’entente cordiale”, la concorde entre deux nations amies. Il a d’ailleurs bien failli s’appeler Concord, sans le e, mais français et britanniques sont finalement tombés d’accord sur un nom finalement plus français… (autour d’une tasse de thé ?). Dès le départ, le Concorde semblait voué à un avenir en demi-teinte. Il a finalement tenu plus de 40 ans dans les flottes des deux principales compagnies à l’exploiter.
Retour sur cet avion fou en quelques chiffres :
Environ 3h30 pour rallier New York depuis Londres
Jusqu’au retrait du Concorde, un vol Paris-New York prenait seulement trois heures et trente minutes en Concorde, mais depuis son retrait, les avions de ligne volent à des vitesses de 800 à 900 km/h, rendant la même traversée en huit heures, une durée inchangée depuis quarante ans.
Le Concorde pouvait atteindre une vitesse de croisière supersonique de 2 180 km/h (environ Mach 2). Il n’a pour l’heure aucun successeur réellement comparable, même si des startups comme Boom tentent aujourd’hui de remettre les vols commerciaux supersoniques au goût du jour.
Seuls 20 Concorde ont été fabriqués
En effet, après un premier vol inaugural en 1969, et un fort engouement des deux côtés de la Manche, il n’a commencé à réellement être exploité commercialement qu’après le choc pétrolier de 1973. Ses coûts d’exploitation prohibitifs en ont fait un avion qui n’a été produit qu’en petite série : 20 exemplaires ont été construits seulement ! Il a été exclusivement exploité par British Airways et Air France… et parfois quelques opérateurs charter.
14 milliards de Francs (l’équivalent de 16,8 milliards d’euros en 2023)
Le coût de développement du Concorde a été colossal. Les frais, incluant les études, essais, construction des prototypes, et la mise au point jusqu’à la certification, se sont élevés à 14 milliards de francs – un coût partagé entre la Grande-Bretagne et la France, qui ont été au final les seules nations à faire voler commercialement l’appareil dans leurs compagnies nationales.
Le coût initial de développement du Concorde de 14 milliards de francs français s’élèverait à environ 16,8 milliards d’euros aujourd’hui ajusté de l’inflation depuis 1969. Ce chiffre souligne l’investissement considérable et la valeur historique de ce projet aéronautique.
16 à 20 heures d’entretien par heure de vol
Le Concorde exigeait un entretien intensif. Pour chaque heure de vol, il fallait consacrer entre 16 et 20 heures de maintenance. Cette exigence d’entretien, augmentant avec l’âge de l’appareil, a entraîné le sacrifice d’au moins un Concorde, le Fox Delta, pour servir de réserve de pièces détachées.
Avec les années, il devenait impossible de trouver des pièces détachées neuves, faisant exploser le coût de l’entretien, sans compter la plateforme technologique vieillissante et l’érosion de la masse de personnel réellement formée à l’entretien de cette machine d’exception.
Plus de 8 000 euros le billet lors des derniers vols
Au milieu des années 1990, le prix moyen d’un billet aller-retour Paris-New York en Concorde était de 30 000 francs, soit environ 4 570 euros. Ce tarif a continué d’augmenter jusqu’à la retraite du supersonique, atteignant un minimum de 8 000 euros en 2001, et pouvant monter jusqu’à 9 300 euros.
Le Concorde était donc réservé à une clientèle très aisée, la même que celle de la classe Business des offres actuelles des compagnies aériennes par exemple.
Vitesse de croisière inférieure à Mach 1 au-dessus des terres
Le Concorde, en raison de son bang supersonique, était contraint de voler à une vitesse subsonique lorsqu’il survolait des terres, comme les territoires des États-Unis. Cette limitation visait à éviter les nuisances sonores causées par le boom supersonique.
La vitesse subsonique du Concorde dans ces zones était généralement inférieure à la vitesse du son, qui est d’environ 1 235 km/h (ou 768 mph) au niveau de la mer. Cette contrainte ne s’appliquait pas au-dessus des océans. Ce qui a dès le départ limité l’utilisation du Concorde aux vols transatlantiques.
Source : www.presse-citron.net
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