Michel Barnier nommé 1er ministre
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Michel Barnier nommé 1er ministre

Michel Barnier a été nommé ce jeudi 5 septembre Premier ministre par Emmanuel Macron. Âgé de 73 ans (un record à Matignon sous la Ve République), homme de droite membre de LR et ancien ministre sous François Mitterrand, Jacques Chirac et Nicolas Sarkozy, il affiche une carrière politique longue déjà de 51 ans.



Négociateur en chef du Brexit, il avait tenté l'aventure à la présidentielle de 2022 mais s'était fait battre à la primaire de LR, en arrivant en troisième position.


La France passe du plus jeune Premier ministre de la Ve République à son plus âgé. Exit Gabriel Attal, 35 ans. Michel Barnier, 73 ans, lui succède à Matignon ce jeudi 5 septembre après avoir été nommé par Emmanuel Macron.


Le chef du futur gouvernement est né le 9 janvier 1951 à La Tronche (Isère). Homme de droite, son CV est long comme le bras et il a derrière lui, déjà, une carrière politique longue de 51 ans. Celle-ci débute en 1973, lorsqu'il devient conseiller général du département de la Savoie. Pour rappel, le président de la République à l'époque n'est autre que Valéry Giscard d'Estaing et son Premier ministre, Jacques Chirac.



Député, sénateur, ministre...


Il rejoint ensuite les bancs de l'hémicycle, comme député, en 1978, élu là aussi en Savoie. À 27 ans, il devient à ce moment-là le benjamin de l'Assemblée et y siègera jusqu'en 1993. Vient ensuite une succession de fonctions des plus importantes au cours de cette fin de XXe siècle: président du conseil général de Savoie (1982-1999); sénateur (1995 ; 1997-1999); ministre de l'Environnement sous François Mitterrand (1993-1995); ministre délégué aux Affaires européennes sous Jacques Chirac (1995-1997) mais aussi ministre des Affaires étrangères (2004-2005) et enfin ministre de l'Agriculture et de la Pêche sous Nicolas Sarkozy (2007-2009).


Organisateur des JO d'hiver à Albertville en 1992


Parmi ses "faits d'armes notables", notamment, l'organisation des JO d'hiver d'Albertville en Savoie, en 1992, du fait de son poste de président du conseil général.

Une riche et longue carrière politique en France mais une aura qui n'aura jamais vraiment transcandé au sein de l'opinion, restant pour le peu méconnu du grand public. Même au sein de sa famille politique gaulliste, (UDR, RPR, UMP, LR...), sa personnalité n'a jamasi réussi à véritablement s'imposer.


Reconnaissance à Bruxelles, négociateur du Brexit


La reconnaissance, il l'aura finalement davantage à Bruxelles. Tout d'abord commissaire européen à la politique régionale entre 1999 et 2004, Michel Barnier devient député européen en 2009 après avoir été tête de liste UMP. Non-reconduit dans le gouvernement Fillon, où il était titulaire du portefeuille de l'Agriculture, il quitte finalement son poste au Parlement européen un an plus tard pour devenir Commissaire européen au Marché intérieur et aux Services.


C'est le début de 11 ans de travail, davantage "techno" que politique, au sein de la Commission européenne. En 2016, il devient alors négociateur en chef du Brexit, poste qu'il occupera jusqu'au 31 mars 2021. A Bruxelles, l'homme est réputé et respecté, Le Monde relatant à l'époque qu'il s'était "'même fait applaudir – une rareté – par les Vint-Sept, qui ont loué son art du consensus, sa patience et sa ténacité."



Echec à la primaire LR en 2021


C'est justement après la fin de l'épisode Brexit que Michel Barnier tente de revenir aux affaires en France et lorgne sur la présidentielle de 2022. Pour cela cependant, il faut emporter la primaire de LR dans laquelle il affronte fin 2021 notamment Éric Ciotti et Valérie Pécresse.


A l'époque, sa notoriété est faible mais l'homme arrive à être décrit comme quelqu'un de sérieux, appliqué, qui connaît ses dossiers et dont l'expérience politique pousse certains à le considérer comme un "vieux sage". Celui qui se définit alors comme un "gaulliste social", prône la valeur travail et veut « encourager ceux qui ne travaillent pas à le faire ». Sur le plan des idées, alors député en 1981, il avait voté contre la dépénalisation de l'homosexualité.


"C’est assez incroyable d’apparaître, à mon âge, comme quelqu’un de neuf", se félicitait Michel Barnier en 2021, lors de la primaire LR.


Il échoue finalement en troisième position mais devant Xavier Bertrand, lui aussi un moment donné pressenti pour le poste de Premer ministre. Il soutient alors Valérie Pécresse face à Éric Ciotti. La première l'emportera et obtiendra 4,78% des voix au scrutin présidentiel.


Et depuis? L'homme est resté très discret. On l'avait revu notamment en juillet derenier lors du bureau exceptionnel des LR, lorsqu' Éric Ciotti, son président, avait noué unilatéralement une alliance avec le RN, provoquant son exclusion, depuis rejetée par la justice.


Approché pour Matignon déjà en 2020


Le voilà désormais nommé à Matignon. Sauf que Michel Barnier aurait pu être Premier ministre plus tôt, très précisément il y a quatre ans, en 2020. A l'époque, Emmanuel Macron cherche un successeur à Edouard Philippe, en pleine crise sanitaire. Selon Le Monde, il aurait refusé du fait de la condition imposée par le président, à savoir quitter LR.


Cette fois-ci le contexte est différent, Emmanuel Macron cherchait quelqu'un en dehors de son camp, afin de donner un "parfum de cohabitation" aux Français. Il semble que Michel Barnier coche toutes les cases aux yeux du chef de l'État. Surtout, contrairement à 2022, Michel Barnier n'aurait cette fois-ci pas d'ambition pour la présidentielle de 2027, confirme son entourage à RMC. Ce qui a l'avantage de ne pas déplaire à Emmanuel Macron.


Il proposait un référendum sur l'immigration en cas de victoire à la présidentielle

Michel Barnier réussira-t-il cependant à échapper à la motion de censure, brandie d'ores et déjà par le Nouveau Front Populaire. Le RN, lui, avait indiqué qu'il censurerait Xavier Bertrand ou Bernard Cazeneuve, reste à savoir si le nouveau Premier minitre donnera des gages au parti d'extrême droite.


Lors de sa campagne à la primaire LR en 2021, il plaidait notamment pour un référendum de l'immigration, s'il arrivait au pouvoir. En mai 2023, au micro de France Culture, il souhaitait que la France puisse s'affranchir, en termes d'immigration, de l'Union européenne. "Il faut avoir un bouclier constitutionnel pour être capable de prendre des mesures des mesures |...] que des jurisprudences européennes [...] nous empêchent de prendre".


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