Rectifier notre assiette pour retrouver un bon équilibre acide-base permettrait de dire adieu à la fatigue, au stress ou à une baisse de moral. Focus sur les nombreux bienfaits santé que promet le régime acido-basique.
Lorsque notre alimentation est trop acide, l’organisme baigne dans une hyperacidité permanente, à l’origine d’un travail de sape. Résultat : notre énergie se consume, on se déminéralise, cela accélère le vieillissement des cellules. On se sent rouillée, contractée et les adipocytes s’engraissent.
"Absorber trop d’acides empêche souvent les émonctoires – organes d’élimination que sont le foie, les reins, les poumons, la peau et les intestins – de remplir leur fonction de station d’épuration. Or il est essentiel de se détoxifier pour pérenniser notre santé", explique Réginald Allouche, diabétologue.
Des conséquences directes sur la santé
Et même si le corps résiste en activant ses systèmes de neutralisation, "l’absorption d’aliments acidifiants déborde parfois ces systèmes qui protègent les tissus. L’organisme puise alors dans ses réserves en minéraux, provoquant ainsi des perturbations tissulaires et cellulaires. De là naissent douleurs et maux chroniques.
Lorsque, par exemple, l’apport en protéines est trop élevé, la neutralisation des acides générés oblige l’organisme à puiser dans ses réserves alcalines, notamment dans le calcium. À la longue, cela peut entraîner une déminéralisation osseuse", rapporte le nutritionniste et naturothérapeute Hervé Grosgogeat 1.
À un degré moindre, "à 35 ou 40 ans, on ressent des douleurs articulaires, signes d’un liquide synovial souvent trop acide. Pas d’affolement car, à part des cas rarissimes liés à des pathologies, on a toujours le temps d’intervenir en nutrition", rassure le docteur Allouche.
D’autant que neutraliser ces flagrants délits d’acidité est à portée de fourchette : en faisant la part belle aux alcalins (appelés aussi bases ou basiques).
Le principe acide-base repose donc sur l'équilibre de nos menus entre les mets acides et basiques. En retrouvant cette harmonie, on balaie fatigue, stress et autres petits maux. Pas besoin de peser ni de calculer, il suffit de composer notre assiette de "70 % d’aliments basiques pour 30 % d’acides, dont 5 à 10 % de céréales, à consommer avec modération", conseille le docteur Grosgogeat.
Aliment acide ou basique : comment les identifier ?
La chimie trône aux fourneaux, il y a donc de la malice dans nos menus. Traduction : les produits acides et basiques ne sont pas ceux que l’on croit, car cela n’a rien à voir avec le goût !
Dans la famille des basiques, on trouve essentiellement les fruits et les légumes – et donc le citron, pourtant acide au goût. Au rayon des acidifiants : les protéines animales (viande, charcuterie, poisson, fromage), les céréales (pâtes, pain, riz), les gâteaux et le chocolat.
Attention, "on ne supprime aucun aliment, y compris acidifiant, car nous avons besoin de tout pour bénéficier de chaque nutriment. C’est juste une affaire de dosage", insiste le docteur Allouche. Et ce, d’autant plus qu’un aliment excellent pour la santé peut malgré tout, et paradoxalement, être acide.
Dans le rôle des paradoxes exemplaires : les poissons gras (saumon, thon, hareng, sardine), à la fois bourrés d’oméga 3 – bénéfiques au fonctionnement du cerveau et à la protection du cœur et des artères – et riches en protéines indispensables aux muscles, sont... acides.
"On 'tamponne', c’est-à-dire qu’on compense systématiquement l’acidité d’un aliment en mangeant en même temps des aliments basiques, qui agissent comme une éponge dans l’organisme et absorbent l’acidité", décrypte le docteur Allouche.
Côté dégustation, cela donne : pâtes aux trois légumes (aubergine, courgette, tomate) et non au parmesan ; riz et ratatouille ; fromage, roquette et grains de raisin ; entrecôte et épinards ou fenouil ; sandwich au jambon et crudités : carottes et tomates.
Comment savoir si je suis trop acide ?
Il existe des bandelettes, vendues en pharmacie, qui révèlent le pH – degré d’acidité – dans les urines. Ce test à réitérer dans la journée et sur quelques jours pour avoir des résultats fiables.
Un médecin peut également demander un ionogramme sanguin pour connaître les taux de potassium, sodium et calcium, et celui de la créatinine, indicateur du fonctionnement des reins.
Ma journée acide-base idéale
Le matin, on opte pour un citron pressé avec de l’eau. "Il alcalinise, et sa vitamine C constitue un élément de "tamponnage", précise le docteur Allouche.
Dans ce cas, on n’enchaîne pas avec des kiwis, également alcalinisants et gorgés de vitamine C. On prend plutôt au déjeuner ou dans l’après-midi. La raison ?
"Le corps renouvelle ses stocks de vitamines et de minéraux par des systèmes de remplissage et de vidange, à l’image d’une piscine à débordement. Un nutriment absorbé en excès est éliminé par les urines, car l’organisme consomme à petites doses. Il est donc inutile d’avaler des tonnes de nutriments d’un coup, le corps les rejetterait", décrypte le diabétologue.
On s’hydrate d’une eau basique, riche en magnésium, calcium, sodium et potassium. "Plus vous buvez, moins votre corps emmagasine de déchets", souligne le docteur Grosgogeat. Surtout dans les eaux gazeuses – Arvie, Quézac, Badoit. Le bon dosage ? 8 à 10 verres par jour (soit 1,5 à 2 l). Si besoin, on se supplémente en reminéralisants alcalins (magnésium, potassium, etc.) et en antioxydants.
On équilibre ses apports en oméga 6 et 3 : mettre un bémol sur les oméga 6 (huiles de tournesol, de maïs, de bourrache ou d’onagre), très présents dans les produits transformés, et on fait de l’inflation côté oméga 3 (huiles de colza, de lin, de noix, de soja, mâche, germes de blé, poissons gras). La proportion idéale : 1 oméga 3 pour 5 oméga 6 ; alors qu’aujourd’hui on atteint 1 pour 12.
Quid des protéines en sachets ? "Elles peuvent entrer dans le quota des 30 % d’acides", confirme Hervé Grosgogeat. À noter : certaines protéines de lait, débarrassées de leurs molécules de caséinates, perdent en acidité.
Et les glucides à indice glycémique (Glyx) ultrabas ? Préférer ceux des fruits et légumes ou des céréales complètes.
On s’active : s’oxygéner favorise l’élimination des acides, et la libération de nos endorphines fait baisser le taux de cortisol – hormone du stress – dans le sang.
Pour vous y retrouver en bref, voici un petit listing des aliments par ordre décroissant.
Acides : parmesan, fromage fondu, cheddar, jaune d’œuf, gruyère, crevettes roses, moules, sardines à l’huile, camembert, riz brun, flocons d’avoine, truite, saumon, cabillaud, cacahuètes, pistaches, noix, dinde, poulet, veau, bœuf, pâtes, corn-flakes, pain et farine blancs, chocolat au lait, riz blanc , gâteaux, lentilles, petits pois, pain et farine complets, yaourt, glace vanille, chocolat noir, beurre.
Basiques : figue sèche, raisin sec, épinards, fenouil, roquette, céleri, carotte, cassis, banane, courgette, chou-fleur, chou de Bruxelles, pomme de terre, haricots verts, radis, soja, tomate, aubergine, abricot, kiwi, pamplemousse, raisin, mangue, cerises, orange, fraises, noisettes, pomme, poire, pêche, jus de carotte et d’orange, jus de tomate et de citron, vin rouge, ail, confiture, sucre brun, miel, café, vin blanc sec, champignons, thés noir et vert.
Source: www.marieclaire.fr
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